dimanche 25 février 2007

THE COMING RAPTURE : KLAXONS ARE RUNNING OUT OF SEROTONIN

L’album des Klaxons est sorti il y a un mois je crois, un plan comme ça. Nous on aime bien. C’est pas super snob d’aimer les Klaxons en ce moment mais l’album est quand même un excellent disque pop, c’est réglo. Genre Two Receivers et Golden Skans sont de très bonnes surprises, la reprise de Grace arrache aussi. Il n’y a pas de grosses fautes à part la 6 là, « Isle of her », qui ressemble à un morceau dégueulasse de Korn époque Follow the Leader. Je les ai interviewés il y a quelques mois dans leur hôtel à Pigalle : j’ai toujours trouvé que leur coté « prophètes cinglés » et tout leur délire « apocalypse fun » était plus intéressant que leur musique. Et cet espèce de patchwork post-post-moderne que la presse a appelé « nu-rave » est nettement plus marrant et inventif qu’un simple revival.

Everybody describes you as funny fluo-human-glowsticks but you do a lot of melancholic references and especially to the end of the world, so can you tell us a bit more about the apocalypse, is it only some kind of a massive hangover ?
- The apocalypse thing was inspired by my grandad who was a spiritual healer, and he prophesised to me on a number of occasions about the end of the world coming in 2012 with a series of massive world disasters. Unfortunately he died a month before September the 11th. If he had seen this massive world disaster the guy would have gone absolutely psycho.
-And yeah, there is definitely a lot of darkness on the entire record.

Do you have any favourite Antidepressants ?
-No, antidepressants are not good, the thing is that you easily get hooked on it. They don’t actually cure you, they just put off and hide the fact that you are actually not cured. My mom was on Prozac for a long time and it was a fucking disaster.
- I mean at the end of the day, no matter how you look at it, if you’re capable of going mentally insane you’re capable of fixing it...
- That depends on whether it is a fucking chemical thing or not
- Once you’re diagnosed and you start being put on medication, you’re locked in.
- I’m a believer that the brain can do it itself, the brain is a great healer but once you start being put on chemicals you’re fucked. It’s the fucking dark side of it.

There’s something really postmodern about the Klaxons, you do refer to Thomas Pynchon, Burroughs and even Waterworld, did any of you go to school or have you just done this kind of lucky-clever-connections because of too much acid ?
- The Atlantis and Interzone thing which I realized worked together well while working in a cool center. I used to sit there for thirteen hours a day, it was a good time of reading. So I personnally read a lot then, and especially some Jameson philosophy and books that we’ve put into the work that we’ve done recently.
- I studied philosophy but I didn’t complete my course because I was like too busy enjoying myself. Jesus it was really heavy, I had to study subtexts, pick it apart sentence by sentence.

I don’t really understood why all the media defined you as “nu-rave” but anyway, the point is that you were to young to go to a real one back then...
- It’s like getting the ticket that you never had. I saw it in the distance, when I was a kid there used to be this Fantasia that was a big festival organization at the time, putting on big parties in my hometown and I could see it but I couldn’t go to it cause I was twelve. Initially it was the ticket to get where you couldn’t go when you were younger.

So it’s more about reinventing and reinterpreting something you haven’t lived, like the raves, not being some kind of nostalgic but making your own interzone real ?
- Yeah I think it’s actually inventing what you could never experience and representing it, inventing your own reality. And it’s also funny because Atlantis as well is a place which there’s been a lot of books written about. Psychologists have talked about Atlantis as a mental space since people that are mentally ill and going through reahab usually have visions and things about Atlantis. That would actually be a place inside your head, a mental non-space.
I think we’ve invented our own non-space, we’ve created something which is pretty separate from anything else that goes on, a bubble, a place to hide.

ITW & PHOTOS : Maciek

mardi 20 février 2007

Grizzly man

On cause télé, bouffe, examens, loyers, la bave pendue aux lèvres, les lèvres blanches comme des larves, les ongles noirs, la merde au cul, la tête remplie de fantasmes au rabais. Comme ça, concentrée dans le métro du matin -mauvaises haleines, odeur de tripes, déodorants cheap en surdose- une société de morve en voyage. Et aussi loin que l’on puisse projeter son regard, aussi loin que l’on puisse envisager son avenir, le même horizon de couille molle, le même telos puant et informe.


Et alors je me dis que je comprends ce type que l’on voit dans Grizzly Man, le film documentaire de Herzog. Et je jalouse le courage et la folie de ce type, un peu simplet, ex-alcoolique, ex-petite frappe, serveur dans un fast food médiéval en Californie qui décide d’aller vivre avec les grizzlys au nord de l’Alaska pour les protéger du braconnage. Ce personnage n’a d’abord rien de troublant, du genre bout entrain WASP mal dégrossi comme 90% des mâles occidentaux de moins de quarante ans. En société, il ne serait qu’un minable de plus que l’on plaint de mener une existence aussi merdique. Mais très vite, lâché au beau milieu d’une nature grandiose et hostile, l’imbécile est transfiguré, et au fur et à mesure que les films de ses expéditions s’enchaînent il se métamorphose en un être incroyablement fort, fascinant et dangereux.
D’abord on voit un mec un peu cinglé qui gesticule dans une immense vallée, à la poursuite de braconniers inexistants, une sorte de Don Quichotte écolo dépourvu de toute démarche scientifique qui se contrefout des consignes de sécurité : il caresse les ours, frappe leurs museaux, lit dans les yeux de ces bêtes sauvages empathie et compassion. I love you, thank you for being my friend dit-il mielleusement à un ours de trois cent kilos. Rien à foutre également de la vulgate rationaliste laborieusement élaborée au cours des siècles qui le précèdent et intégré par la majorité des consciences. Lorsque l’absence de pluie menace l’écosystème de la vallée, il s’insurge contre les cieux Jesus, Allah, we need some fuckin’rain !!!!!!!, et la pluie se met à tomber, it’s a miracle commente t-il avec le même sourire guimauve. Pour l’instant, c’est divertissant. Plutôt cool. Mais ça pète pas beaucoup plus haut qu’une interview de Jean Claude Van Damme, les beaux paysages en plus. Ensuite, sans qu’on ne le sente vraiment venir, ça devient renversant.
Comme le film progresse, Herzog nous montre d’autres images autrement plus puissantes, des images de colère inouïe, de rage primitive, de sang et de flammes, d’autant plus glaçantes que nous avions été amadoués par le cabotinage de la première partie du film. Et petit à petit, l’écolo naïf se révèle rongé par une misanthropie éperdue, sans bornes. Il crache sa haine pour l’être humain devant sa caméra numérique, dévisse au milieu d’un cirque montagneux, au milieu des ours, des renards et des cervidés, des roches polies, des forêts impénétrables, et sa haine gonfle comme amplifiée par l’absence totale de ce qu’il abhorre. Nous comprenons alors que de cette haine que lui inspire la civilisation il tirera une extraordinaire et monstrueuse passion : devenir un ours. Alors, le film lui-même devient malade, ravagé par la folie de cet impossible retour à l’état de nature, fissuré par la douleur de cet homme décidé à renverser l’ordre du monde. Puis la solution apparaît, dans sa trivialité tragique : l’idiot du village est dévoré par la bête.
Point limite. Tu peux pas test. Tu peux toujours cracher sur ta bite comme le chanteur de Daughters, ou chier dans un squat anar en hurlant « encule moi papa ! » à la Jean Louis Costes, tu continueras à prendre ce foutu métro, à chercher de la thune pour payer ton loyer, à flipper parce que ça fait plus d’un an que plus une seule fille ne te regarde, à être gêné quand tu cognes un clodo alors qu’il s’accroche à ta veste en hurlant « je cherche un homme !!! »… Tristement commun. Alors tu peux toujours regarder en boucle Grizzly Man de Herzog et laisser sa beauté sauvage investir ton inconscient d’esclave. C’est le dernier vertige qui te soit offert pisse-menu.

Texte : Julien

mardi 13 février 2007

BOBMO RELEVE LE NIVEAU



Hugues quand t’es chez lui à boire des coups, il est super content de faire écouter aux gens tout les morceaux qu’il aime : T’ouvres une bière, il rigole, puis tout de suite après t’as un morceau de Ghetto House qui te siphonne les oreilles et sa voisine qui tape avec son balai parce qu’elle aime pas trop les sirènes dans les tracks de Robert Armani. En revanche quand tu lui demandes de faire une playlist de 7 morceaux pour en faire profiter plus de trois personnes, ça prend quasi quatre semaines et un paquet de « wizz ». Ca fait un mois qu’on lui en parle, on a enfin eu ce qu’on voulait.

  1. Fast eddie – Git on up (D.J International 990 – 1989)
  2. DJ D-Man – d man’s world (Dance Mania 090 – 1995)
  3. Jammin Gerald – party hyp (Dance Mania 107 – 1995)

BONUS

Lorsque nos amis de Fluokids demandent une exclu à Bobmo pour leur blog, lui il se dégonfle pas et leur envoie un gros track de banging house hyper pinpin choppé sur le net qu’il rebaptise Bobmo–The_Big_Pinpin.mp3. Un morceau avec des sifflets qui font « fuit fuuuit fuuuit » comme les types qui dansent torse nus, les biceps bandés aux ecsta, sur les podiums du SO36 le lundi soir : Also know as « Naked Turkish Night » dans les pages du Zitty à Berlin. Le Track en question, c’est le bonus de sa playlist, et le reste, c’est juste un level de déconne tellement élevé qu’il aura bien mérité la médaille d’or dans notre catégorie Hoax of the month sur Bleak age.

Marc V & Poogie Bear – Ant in da Pants (Underground Construction 253 – 1997)

Texte et photo : Sergeï Ardilouze